Financement non dilutif : garder le contrôle de son capital
- Nadine CHENNAFI
- 29 sept.
- 3 min de lecture
En tant qu’entrepreneur, une question revient sans cesse : comment financer sa croissance sans perdre la main sur son entreprise ? La réponse tient en trois mots : financement non dilutif.
Le financement non dilutif désigne les modes de financement permettant à une entreprise d’obtenir des fonds sans céder de parts de son capital et sans diluer l’actionnariat. Autrement dit, les fondateurs ou actionnaires conservent le contrôle, la structure du capital reste inchangée
Cela contraste avec le financement dilutif, où l’entreprise lève des capitaux en échange d’actions ou de parts (via des levées de fonds, des business angels, des fonds de capital-risque).

Les avantages du non dilutif
Préserver votre capital : vous restez maître à bord.
Renforcer votre crédibilité : conserver un capital “propre” facilite les futures levées, si vous décidez d’ouvrir un jour votre capital.
Flexibilité stratégique : pas de compte à rendre à de nouveaux investisseurs.
Diversité des instruments : subventions, prêts, avances remboursables, affacturage, financement basé sur les revenus (Revenue Based Financing).
Bien entendu, ce type de financement a aussi ses contraintes : process administratif parfois lourd (subventions), coûts financiers (prêts bancaires, affacturage), ou montants limités (prêt d’honneur).
Les principales formes de financement non dilutif
Voici quelques options concrètes à envisager :
Subventions et aides publiques (Bpifrance, Europe, régions, concours innovation) : pas de dilution, mais une rigueur administrative et des critères d’éligibilité précis.
Prêts bancaires et crédits : à rembourser avec intérêts, mais sans impact sur l’actionnariat.
Affacturage (factoring) : transformer vos factures en cash immédiat pour soulager la trésorerie.
Revenue Based Financing (RBF) : remboursement proportionnel à vos revenus, idéal pour les modèles SaaS ou e-commerce.
Prêts d’honneur : accordés par des réseaux comme Initiative France ou Réseau Entreprendre, souvent sans garantie ni intérêt, parfaits pour les premières étapes.
🏆 Exemples inspirants récents
Look Up (France / spatial, 2025) : dans le cadre d’un tour de financement combinant equity, dette et subventions, la startup a reçu 15 millions d’euros en financement non dilutif (subventions / aides publiques) de l’Union européenne pour ses projets de radars orbitaux.
Umiami (France, 2023) : dans son projet d’industrialisation, l’entreprise a obtenu 43 millions d’euros de financements non dilutifs (34 M€ de dette + 9 M€ de subventions / avances remboursables dans le cadre du programme France 2030) parallèlement à une levée de fonds en equity.
Astraveus (France, 2023) : la biotech a été récompensée par une subvention de ~10,4 millions d’euros dans le cadre du programme de soutien à l’innovation, sans cession de parts.
Ces cas montrent que les financements non dilutifs, en France comme à l’international, continuent de jouer un rôle majeur dans la structuration des levées de fonds et des phases de croissance.
C’est un levier stratégique qui permet de financer ses ambitions, tout en gardant le contrôle de son capital.
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