En France, la colère des grands patrons monte. La pression fiscale, les coûts de l’énergie et le climat des affaires poussent certaines grandes entreprises à envisager un départ. Mais si elles partent, qui comblera le manque à gagner fiscal ? Où l’État trouvera-t-il les fonds pour financer les services publics ?

Pourquoi les grandes entreprises menacent de quitter la France ?
Un cri d’alarme des grands patrons
Récemment, plusieurs PDG de grandes entreprises françaises ont exprimé leur inquiétude face à la pression fiscale et aux coûts croissants de production en Europe. Parmi eux :
Jean-Dominique Senard (Renault)
Jean-Pierre Clamadieu (Engie)
Bernard Charlès (Dassault Systèmes)
Christel Bories (Eramet)
Florent Menegaux (Michelin)
Bernard Arnault (LVMH)
💬 "Toute l’industrie européenne peut sauter", alerte Jean-Dominique Senard, président de Renault.
De son côté, Bernard Arnault, PDG de LVMH et première fortune de France, a déjà pris des mesures en diversifiant une partie de ses investissements à l’étranger. Son groupe, pilier du luxe français, bénéficie d’une forte attractivité internationale et pourrait être tenté de réduire son exposition fiscale en France.
Selon ces dirigeants, la concurrence internationale devient insoutenable face aux États-Unis et à la Chine, où les entreprises bénéficient d’une fiscalité plus avantageuse et d’aides massives.
Le problème des coûts de l’énergie
Les entreprises industrielles françaises paient leur énergie bien plus cher que leurs concurrents américains ou chinois, ce qui réduit leur compétitivité.
Une fiscalité trop lourde
En 2023, la France affichait l’un des niveaux de prélèvements obligatoires les plus élevés d’Europe (près de 45% du PIB). Si ces grandes entreprises quittent le territoire, c’est une part importante de ces recettes qui disparaît.
Qui paiera les pots cassés si les entreprises s’en vont ?
Un trou dans les finances publiques
Les grandes entreprises contribuent massivement au budget de l’État via :
L’impôt sur les sociétés (IS)
Les cotisations sociales
La TVA sur leur production et leurs ventes
Si elles s’en vont, qui paiera ces milliards d’euros manquants ?
Les scénarios possibles :
Augmenter les impôts des PME et indépendants
Les petites et moyennes entreprises pourraient être mises à contribution, ce qui risquerait de freiner l’investissement et l’embauche.
Hausse des impôts pour les ménages
L’État pourrait être tenté d’augmenter la TVA, la CSG ou l’impôt sur le revenu, impactant directement le pouvoir d’achat des Français.
Réduction des services publics
Moins de recettes fiscales = moins de budget pour l’éducation, la santé et les infrastructures.
Quelles solutions pour éviter la fuite des entreprises ?
Certains experts plaident pour une baisse ciblée de l’impôt sur les sociétés, notamment pour les industries à forte valeur ajoutée.
Face aux prix de l’électricité et du gaz qui explosent, des tarifs préférentiels pourraient être envisagés pour éviter la désindustrialisation.
De nombreux patrons dénoncent la complexité administrative en France. Un assouplissement des démarches pourrait rendre le pays plus attractif.
La fuite des grandes entreprises n’est pas une simple menace, c’est une réalité en marche. Si la fiscalité ne s’adapte pas, ce sont les ménages et les PME qui risquent d’en payer le prix.
D’autant plus que les États-Unis et d’autres puissances économiques n’attendent pas pour attirer ces grandes entreprises. Subventions, fiscalité avantageuse, énergie moins chère : autant d’arguments qui séduisent les patrons français, prêts à délocaliser une partie de leur activité pour rester compétitifs.
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